Herboristerie de printemps au jardin

Le 22/03/2020 0

   21 mars, printemps officiel !

 La douceur du climat breton lui a permis d’arriver bien avant en catimini , et mimosa, jonquilles ou camélias sont maintenant presque défleuris.    

De vaillantes touffes de fleurettes jaunes pâles émaillent le pré du jardin et du verger , se nuançant de parme en lisière de haie. Cousine du coucou des bois et des prés - qui dressera dans quelques semaines ses hampes jaune d’or, fier de son nom de primula veris - voici la primevère acaule ( primula vulgaris), tout à la fois discrète et prolifique. 

Protégée en Lorraine, elle est commune et Bretagne. 

Joie des petits enfants qui ont le droit de faire des bouquets, et de la maîtresse de maison qui peut en faire du sirop. 

      En effet, la bouteille alsacienne de sirop de molène qui a permis de faire face aux toux hivernales, ne contient plus une goutte. Si seuls les « vrais médicaments » de la pharmacie industrielle  peuvent faire face aux gros méchants virus, la pharmacopée naturelle permet une défense de premier rang sur les habituels petits rhumes de printemps, dus souvent à l’imprudence et à la hâte de s’exposer aux rayons du soleil alors que le fond de l’air reste frais. 

      Petit clin d œil supplémentaire du jardin : en nettoyant le roncier proche de la cuisine, est apparu un pied ébouriffé de sauge officinale, un peu ahuri de retrouver le plein vent. Un complément utile à la pharmacopée puisque la tisane de ses feuilles permet de faire des gargarismes, tout comme la décoction de bourgeons de ronces. Si à cet emplacement la ronce a vocation à disparaître ( il y en a bien assez ailleurs !), la sauge partira bientôt rejoindre une spirale officinale dont la construction est en projet au jardin. 

Voici des idées de recettes de saison :

Sirop de primevères: 

  • Une cueillette et 12h de patience 
  • 1litre de fleurs de primevères = le pichet doseur rempli
  • 1kg de sucre 
  • 1l d’eau 

Cueillir les fleurs, enlever tiges et calices vert. Entasser dans le pichet , sans dépasser le volume d un litre. 

Faire bouillir l eau. Vraiment bouillir, jusqu’aux grosses bulles !  

Mettre les fleurs dans un saladier en verre ou terre ( ni plastique ni métal qui donneraient un goût) et verser l’eau bouillante dessus. Couvrir et patienter une nuit, le temps que les fleurs infusent.

Presser un peu. Filtrer le liquide. Le verser dans une casserole, ajouter le sucre. Cuire jusqu’à obtenir la consistance d un sirop. Verser chaud dans de petites bouteilles préalablement ébouillantées et fermer. 

Conserver au frais et à l obscurité. Ne pas dépasser 3 cuillerées par jour (cuillère à soupe pour l adulte, cuillère à café pour l enfant), dans la limite de trois jours.

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Et puisque la récolte de fleurettes fut abondante et qu’il en reste... voici la recette d un vin doux de primevère, dont un petit verre fera fonction de digestif.  

Vin doux de primevères :  

150g fleurs de primevères 

200+500g =700g sucre blond 

1 sachet sucre vanillé 

50cl eau+60cl alcool à fruits

Un bocal à couvercle 

C est une recette trois-temps : 

En premier : 

Enlever les tiges et calice vert ; hacher les fleurs, ajouter 200g de sucre et le sucre vanillé et bien mélanger ; mettre la pâtée dans le bocal avec l’alcool, fermer et secouer pour mélanger. 

Deuxième temps : 

Une semaine après, faire un sirop en cuisant les 500g de sucre restant et l eau jusqu au premier bouillon. Verser le sirop refroidi dans le bocal et secouer pour mélanger. 

Troisième temps 

Filtrer ( et bien essorer en appuyant) pour mettre dans des bouteilles préalablement ébouillantées. 

Ce vin doux  liquoreux se conserve plutôt bien, son goût se renforce au fil du temps.

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